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Une jeunesse instruite, mais corrompue par choix

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Limitless Post Haïti

Port-au-Prince, le 11 mai 2025.-

Aujourd’hui, les jeunes politiciens haïtiens sont certes plus diplômés que leurs aînés. Cependant, ils semblent également plus corrompus. Dès lors, une question s’impose : à quoi servent tous ces diplômes, si c’est pour devenir les nouveaux serviteurs d’un système pourri et moribond ?

En effet, grâce à Internet et à la mondialisation, il est devenu relativement facile d’étudier à l’étranger. Plus besoin d’un père fortuné, d’un doyen influent ou d’une bourse diplomatique : un ordinateur, une carte bancaire, et le tour est joué. Ces facilités devraient, en principe, permettre l’émergence d’une nouvelle élite éclairée, indépendante et patriote. Pourtant, au lieu de saisir ces opportunités pour transformer le pays, ces jeunes préfèrent courir derrière le pouvoir, quitte à ramper aux pieds des vieux politiciens corrompus qu’ils prétendaient vouloir remplacer.

Plutôt que de créer un parti, de défendre une idée ou de bâtir un avenir, ils choisissent bien souvent de devenir les larbins de ceux-là mêmes qui ont ruiné Haïti. Ils troquent alors leur dignité contre un poste, un salaire ou un simple passe-droit. Et une fois installés dans le système ? Ils pillent, à leur tour. Comme leurs mentors. Pour rembourser des dettes de loyauté, pour s’acheter une voiture de luxe, une maison clinquante, ou simplement pour alimenter leur vanité sur les réseaux sociaux.

Certes, les anciens politiciens n’étaient pas exempts de fautes. Mais eux, au moins, avaient une idéologie, un nom de famille à défendre, une certaine retenue. Ils volaient, oui, mais avec un semblant de mesure. Les jeunes, eux, ne respectent plus rien. Ni leurs parents, ni leur pays, ni même leur propre corps : certains sont prêts à tout offrir, jusqu’à leur dignité physique, pour un petit poste ministériel ou une parcelle de pouvoir.

Pis encore, ils savent qu’en Haïti, voler n’est pas un crime durable. La mémoire médiatique est courte, surtout lorsqu’elle est bien graissée. Quelques mois après le scandale, ils reviennent, redressés, blanchis, comme si de rien n’était, prêts à recommencer leur cycle de prédation.

Dans ces conditions, que peut-on réellement espérer d’un jeune politicien formé dans cette jungle politique ? La réponse est amère : rien. Absolument rien. À moins qu’il ne rompe totalement avec ce système pourri, qu’il fonde son propre parti et qu’il se libère de cette mafia politique. Dans le cas contraire, il ne fera que reproduire les mêmes pratiques : népotisme, vols, mensonges, clientélisme, harcèlement et compromissions.

Aujourd’hui plus que jamais, Haïti n’a pas besoin de diplômés esclaves. Elle a besoin de révolutionnaires honnêtes, de femmes et d’hommes capables de briser les chaînes du passé pour inventer un avenir digne.

Jameson LEOPOLD

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