Titulaire d’une licence en économie à l’université de Harvard et d’un doctorat en économie et développement régionaux, Ngozi Okonjo-Iweala est la nouvelle directrice générale de l’organisation mondiale du Commerce (OMC). La Nigériane est entrée en fonction le lundi 1er mars 2021, devenant ainsi la première femme et première africaine à être désignée directrice générale de cette institution depuis sa création en 1995. Âgée de 66 ans, la nouvelle patronne de l’OMC est nommée pour une période de quatre (4) ans, allant de 2021 à 2025. Elle promet de travailler pour réformer l’organisation tout en obtenant des résultats positifs.
Deux fois ministre des Finances, puis cheffe de la diplomatie du Nigeria durant deux mois, Mme Okonjo-Iweala a commencé sa carrière à la Banque mondiale en 1982, où elle a travaillé pendant vingt-cinq ans. En 2012, elle échoue à devenir la présidente de cette institution financière face à l’Américano-Coréen Jim Yong Kim.
Lors de son entrée en fonction hier, la nouvelle directrice a tenu à remercier les députés. « Je tiens à remercier une fois de plus les députés pour les vœux aimables et le soutien que bon nombre d’entre vous ont exprimé il y a deux semaines lorsque vous êtes entré dans l’histoire en m’élisant », a-t-elle martelé.
En tant qu’économiste du développement, Mme Okonjo-Iweala demeure consciente que les attentes sont élevées. Face à ce constat, elle compte entreprendre des actions pour faire avancer l’institution mondiale du commerce. « Je reste honorée et touchée par la confiance que les députés ont placée en moi. J’apporterai toutes mes connaissances à la tâche à accomplir, en réformant l’organisation et en obtenant des résultats », affirme la DG, tout en invitant les membres de l’OMC à jouer leur rôle pour que ce résultat soit atteint. « Les attentes élevées de mon leadership signifient également que j’attends beaucoup de vous pour m’aider à livrer », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, la Nigériane entend engager des actions à la tête de l’OMC pour contribuer plus rapidement à une résolution à la pandémie de la Covid-19, à la fois s’agissant de crise en santé publique, mais aussi de la reprise économique.
« Nous devons donner la priorité à l’action sur le COVID-19 à la fois à court et à long terme et nous concentrer sur l’achèvement des négociations sur les subventions à la pêche avant le milieu de l’année », a indiqué Ngozi Okonjo-Iweala lors de sa prise de fonction à Genève (Suisse).
Le Dr Okonjo-Iweala était auparavant ministre des Finances du Nigeria. Elle n’est pas une experte en commerce, mais affirme qu’elle peut apporter un nouveau regard à l’Organisation mondiale du commerce.
Les informations fournies révèlent qu’elle a su survivre aux eaux troubles de la politique au Nigeria. Sa mère a été enlevée une fois, pendant qu’elle était ministre, un message fort émanant de ses adversaires.
Après avoir été numéro deux de la Banque mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala ne devrait avoir aucun mal à traiter avec les négociateurs commerciaux internationaux dans le cadre de son nouveau poste à la direction de l’organisation mondiale du commerce (OMC).
Son parcours
Dr Okonjo-Iweala a travaillé pendant 25 ans à la Banque mondiale en tant qu’économiste du développement, accédant au poste de numéro 2 en tant que directrice générale des opérations. Comme économiste du développement et ministre des Finances, elle a engagé son pays dans plusieurs réformes portant aussi bien sur des questions macroéconomiques, commerciales et financières que sur le secteur réel.
Prix remportés
Mme Okonjo-Iweala a été nommée ministre de la décennie. Elle a remporté le prix public du journal nigérien This Day (2020) et a figuré parmi les huit femmes inspirantes de la lutte contre la corruption de Transparency International (2019), les 50 plus grands leaders du monde (Fortune, 2015), les 100 personnalités les plus influentes du monde (TIME, 2014), les 100 plus grands penseurs du monde (Foreign Policy, 2011 et 2012), les 100 femmes les plus puissantes du monde (Forbes, 2011, 2012, 2013 et 2014), les trois femmes les plus puissantes d’Afrique (Forbes, 2012), les 10 femmes les plus influentes d’Afrique (Forbes, 2011), les 100 femmes les plus importantes du monde (The UK Guardian, 2011), les 150 femmes les plus importantes du monde (Newsweek, 2011) et les 100 femmes les plus inspirantes du monde pour les filles et les femmes (Women Deliver, 2011). Son nom figure également dans la liste des 73 personnalités les plus « brillantes » qui influencent le monde des affaires établie par Condé Nast International.
Elle est la fondatrice du premier organisme nigérien d’enquêtes d’opinion, NOI-Polls. Elle a également fondé le Center for the Study of Economies of Africa (C-SEA), un groupe de réflexion et de recherche sur le développement ayant son siège à Abuja (Nigéria) et est professeure invitée au Center for Global Development ainsi qu’à la Brookings Institution, deux groupes de réflexion majeurs de Washington.
Peterson Jean Gilles