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Non à l’Intervention militaire et à l’Immixtion dans les Affaires Internes d’Hayti…

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Le 23 décembre 2022.-

Par Francisque JEAN-CHARLES dans Le Novateur

C’est du moins ce qui ressort de la bouche des Dessaliniens convaincus et des masses longtemps bafouées, ces déshéritées du sort croupissant dans la misère crasse la plus abjecte depuis des lustres mais fidèles à la doctrine du Père Fondateur de la patrie qui avant la lettre se faisait l’apôtre du principe de la non-immixtion dans les affaires internes d’un pays. Les masses Haytiennes disent encore non à l’occupation et à l’ingérence étrangère. La solution durable et véritable à la problématique haytienne, persistent-elles, est d’ordre structurel étatique. Dans le journal Le Temps, en Suisse, Ricardo Seitenfus (2011), le représentant du Secrétaire général de l’Organisation des États Américains (OEA) a expliqué que : « le problème (haytien) est socio-économique. Quand le taux de chômage atteint 8%, il est insupportable de déployer une mission de déstabilisation. Il n’y a rien à stabiliser et tout à bâtir…

Il faut construire des routes, élever des barrages, participer à l’organisation de l’État, du système judiciaire… ». Et le bimensuel Le Novateur, dans son Éditorial #419 du 14 octobre 2022, justifie sans ambages que « la problématique d’Hayti est d’ordre structurel étatique. Nous pourrons la résoudre de par nous-mêmes si les États-Unis (3 interventions : 1915, 1994, 2004) et les Nations-Unis (10 missions entre 1993-2022) respectant nos droits à l’auto-détermination, arrêtent de s’immiscer dans nos affaires internes. »

Peut-on insinuer que la lecture informative, instructive et éducative dérange, en particulier, les élites économique et politique du pays, lesquelles avec l’aval éhonté des néo-colonisateurs assassins, pilleurs racistes et sans gêne, en quête des richesses naturelles de notre pays, les exhortent plutôt à se concentrer uniquement, depuis des lustres, sur le pillage et la dilapidation du trésor public et des deniers publics, sur la contrebande exorbitante, sur le commerce illicite de stupéfiants, sur le blanchiment des avoirs, sur la corruption généralisée, sur le financement des gangs et ce en toute impunité ?

Depuis des mois, l’Organisation des Nations Unies, le Canada et les États-Unis – ces mêmes griffons-colonisateurs et occupants qui dirigent Hayti depuis l’Initiative d’Ottawa à travers le Core Group, planifient une nouvelle intervention armée à travers leurs ministres des Affaires Étrangères. Ces néo-colons assassins, sous le label « Global Fragility Act », utilisent l’ancien ambassadeur des États-Unis Pamela A. White (2012-2015) pour promouvoir le retour des marines en Hayti. « Ce dont on a besoin maintenant, ce n’est pas d’un plan quinquennal compliqué pour résoudre tous les défis d’Hayti, mais de bottes sur le terrain dès maintenant. Je vote, argue-t-elle, devant le Sénat américain, pour que l’on sécurise d’abord les rues, les maisons, les moyens de subsistance du peuple haytien…».

Du même coup, le cas de dire et de croire qu’ils nous prennent toutes et tous, Haytiennes et Haytiens, pour des canards sauvages, ils dépêchent deux nouveaux négociateurs, l’ancien Sénateur Christopher John Dodd et le diplomate britannique Jonathan Powell en vue de trouver une solution à la crise haytienne. Au nom de quel article de la Convention de Vienne, des nations malveillantes osent-elles s’immiscer dans les affaires internes d’Hayti ? Croient-elles qu’elles peuvent vraiment être à la fois, les pyromanes et les pompiers ? Et comme par enchantement, Ariel Henry, « sacré roi de la courbette », a annoncé avoir signé un document de consensus pour l’instauration d’un gouvernement de transition. « Mirlande H. Manigat, Laurent St Cyr et Calixte Fleuridor, ont été désignées pour faire partie du Haut Conseil de la Transition ».

Quel camouflet ! Quelle traitrise à la mémoire des ancêtres ! Mme Manigat serait-elle une prostituée politique ? Le journal en ligne Boukan News conteste déjà cette femme qu’elle qualifie comme « un hippopotame dans un magasin de porcelaine. A-t-elle déjà oublié que ces salopards avec lesquels elle coopère aujourd’hui au détriment de la mère-patrie, Hayti, étaient les mêmes qui imposaient Joseph Michel Martelly comme le 48e président d’Hayti à l’instar de sa victoire aux urnes de 2010. Elle sera accompagnée de deux personnalités inconnues désignées par les secteurs des affaires et protestants.

Les « coquins, requins et faquins » (Micha Gaillard, 2004) de la Métropole d’Hayti, Port-au-Prince, sous les ordres de l’assemblée des nations malveillantes » réussiront-t-ils un autre sale coup au pays des cofondateurs Pétion et Dessalines ? Où sont passés les accords, désaccords, sans corps de Montana concoctés dans vos ambassades – « haut-lieux de coups d’état et d’assassinats » (Dr Jean Fils-Aimé, 2022) ? « Reprenez votre guignol Ariel Henry », poursuit le vodouologue, vos oligarques apatrides et vos politiciens traditionnels et transnationaux qui travaillent à vos profits depuis l’Initiative d’Ottawa, le 23 janvier 2003 lorsque sans les Haytiens, vous, pays tuteurs, aviez décidé de « suspendre l’indépendance d’Hayti » et de placer la mère-patrie sous tutelle onusienne.

Quelle arrogance ! L’ambassadeur canadien à l’ONU Bob Rae, a reconfirmé deux choses importantes pour les Haytiens qui aiment, comprennent et nourrissent d’un ardent désir de liberté de conduire leur pays vers son autodétermination. En Haïti, tout d’abord, le diplomate Rae atteste comme la direction du journal que la problématique haytienne est d’ordre structurel étatique. Il avoue que : « l’État ne fonctionne pas bien du tout » et il juge justement que « la classe politique n’est pas tout à fait consciente de l’urgence de la situation ». Ainsi, on doit chasser M Henry du pouvoir et congédier cette classe politique inutile.

In fine, l’ambassadeur canadien Bob Rae, nous citons www.ici.radio-canada.ca : « de retour d’une mission d’observation de quelques jours en Haïti, est formel : le petit État des Antilles est dysfonctionnel. Mais il ne faut pas nécessairement pour autant y débarquer avec des milliers de soldats pour y rétablir l’ordre ». Et depuis le 30 septembre dernier, le bimensuel régional était on ne peut plus clair : « Toute solution de l’Internationale au chaos haytien débouchera inévitablement sur un autre chaos : La solution idéale et durable doit être haytienne ». L’érudit et Homme d’Etat Anténor Firmin rappelle déjà et non sans raison que : « dans tous les pays, dans toutes les races, le progrès ne s’effectue, ne se réalise, ne devient tangible que lorsque les couches sociales inférieures, qui forment toujours la majorité, tendent à monter en intelligence, en puissance, en dignité et en bien-être ».

Un autre complot se dessine sans la consultation des masses et de la classe moyenne, victimes de tout et de rien, au cours des 36 dernières années de turbulences économiques et de turpitudes politiques pour régénérer ledit système. « L’objectif visé, confirme le scélérat Ariel Henry, c’est l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques dans le pays ». Daniel Foote, un ancien émissaire américain donne des conseils salutaires mais les nations malveillantes n’écoutent jamais et le peuple haytien continue de payer leur nonchalance : « Les failles [de la politique américaine en Haïti], dit-il, remontent déjà à l’époque où j’étais dans le pays, entre 2011 et 2012. C’est que nous n’avons jamais vraiment écouté le peuple haïtien, quand nous voulions résoudre des crises. J’ai vu que nous avons fait la même chose dans la crise actuelle. Mais les Haïtiens sont clairs : ce n’est pas ce qu’ils veulent. Ils veulent choisir leur propre destin ».

Plus de soldats étrangers sur le sol sacré haytien, la mère-patrie, haut-lieu sacré, n’en veut plus. La dernière transition de rupture de 3-5 ans, sans élections, sera cette fois-ci confiée par les esprits ancestraux, les Loas des 17 nations Ginen sous la direction de Lavilokan à une équipe d’hommes et de femmes du dehors et du dedans connus pour leur patriotisme, leurs compétences avérées et leur honnêteté afin de jeter des jalons pour la construction d’une autre Hayti axée sur la Constitution impériale de 1805 ! Ricardo Seitenfus, toujours au journal Le Temps ne réitère-t-il pas que : « la Communauté internationale devrait prendre le temps de comprendre l’âme haytienne. Les coopérants, conclue-t-il, sont pressés et Hayti est trop complexe pour des gens pressé ».

Edito #424, Le Novateur, 23 décembre 2022

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