Emmanuel Fritz Paret, entrepreneur haïtiano-américain et « conseiller de confiance pour les affaires haïtiennes » sous l’administration Trump, incarne une figure controversée. À la tête d’un conglomérat minier et énergétique, Paret possède des ressources stratégiques en Haïti et aux États-Unis. Sa réussite, saluée comme une renaissance pour Haïti, cache cependant des enjeux plus complexes. La mine de Fond Parisien, symbole de sa puissance, ne semble pas améliorer la situation économique d’Haïti, toujours l’un des pays les plus pauvres du monde, plongé dans l’insécurité.
Bien qu’il se présente comme un bienfaiteur, avec des projets philanthropiques comme des centres de dialyse gratuits et des ports internationaux, ses gestes sont contrebalancés par les inquiétudes liées à ses projets, notamment la raffinerie de Terrier Rouge. Ce dernier, bien que présenté comme « autofinancé », soulève des interrogations sur l’accaparement des terres, les tractations politiques opaques et l’impact environnemental. Les autorités haïtiennes semblent indifférentes à ces questions.
Le rôle de Paret dans la politique énergétique américaine, avec ses réserves pétrolières stratégiques, soulève des doutes sur ses véritables motivations. L’influence qu’il exerce sur les politiques de Trump et les possibles conflits d’intérêts ne peuvent être ignorés. La nomination de Paret comme conseiller met en lumière les rapports troubles entre pouvoir et capital. Haïti, en pleine crise humanitaire, devient un terrain de jeux pour des acteurs privés au service de leurs propres intérêts.
Paret, considéré comme un « sauveur », incarne les ambiguïtés du capitalisme globalisé, où philanthropie et exploitation se mêlent. Le pays mérite-t-il un sauveur ou un maître, en cette époque où les ressources naturelles deviennent le nouvel or du néocolonialisme ?
Wislin VITAL, journaliste et communicateur
