Limitless Post
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20 janvier 2022
Le sénateur Kedlaire Augustin se montre inquiet devant l’insouciance des autorités face à l’insécurité grandissante !
Les dernières sorties du sénateur Kedlaire Augustin ont permis de recentrer le débat sur la fin du mandat des sénateurs. Avec des mots cadrés et une approche juridiquement bien articulée, l’élu du Nord’Ouest a mis fin aux bruits médiatiques concoctés et entretenus par les sbires du pouvoir de Ariel Henry relatifs au renvoi des 10 sénateurs restants le deuxième lundi du mois de janvier en cours.
À travers ses interventions dans des émissions d’analyses politiques, notamment KontraDiksyon sur radio Nativité à Pétionville, Kedlaire a défendu la pérennisation du Sénat de la république, cette institution vieille de plus de 200 ans, tout en reconnaissant les faiblesses structurelles auxquelles fait face la Chambre haute.
“Je suis ouvert à toute idée qui peut sortir Haïti de cette crise chronique, même si cela devrait passer par ma démission; mais rien ne peut faire croire que le mandat des sénateurs arrive à terme”, a fait savoir Me Kedlaire qui laisse croire qu’il n’y a pas eu de retard dans l’organisation des élections de 2016. Le discours du 10 janvier dernier du président Joseph Lambert rejoint en grande pompe la position de Kedlaire.
En bon Avocat, le sénateur Augustin est venu non seulement avec des textes et des analyses juridiques solides, mais aussi des pièces à conviction. La première est le procès verbal de prestation de serment du tiers du Sénat dans lequel il est dit que le mandat des sénateurs est de six (6) ans, et prendra fin le deuxième lundi de janvier 2023. La seconde est le certificat délivré par le CEP qui précise que les sénateurs du tiers en question sont élus aux élections de novembre 2016.
Dans la situation actuelle, Haïti a besoin d’institutions capables d’aider à défendre les intérêts de la population. L’insécurité qui bat son plein, l’inflation qui s’accélère de façon exponentielle – surtout après les derniers ajustements des prix des produits pétroliers par le gouvernement dirigé par Ariel Henry, devraient être la priorité de tout pouvoir politique soucieux du bien-être des administrés. Au contraire, aucune mesure n’est prise par le gouvernement actuel pour garantir les droits fondamentaux des haïtiens.
Il est clair qu’une institution comme le Sénat de la république pourrait, malgré tout, servir de garde-fou et d’organe de legitimation des actes à poser pour retournner le pays à la normalité institutionnelle. À part les sorties médiatiques du sénateur Kedlaire Augustin et celles des autres membres du grand corps sur la situation accablante des conditions de vie de la population, arriver à mener des enquêtes et produire des rapports sur les dossiers brûlants, pourraient servir à rapprocher un peu plus l’assemblée des sages de sa vraie responsabilité.
Cependant, depuis après la date fatidique du deuxième lundi de janvier 2022, l’on constate curieusement un profond changenent dans le comportement des senateurs. Ils sont plus présents dans la presse.
D’un autre côté, des initiatives sont prises pour dire au pouvoir exécutif que, même réduit au tiers, le sénat entend jouer son rôle de vigile. La délégation des trois (3) sénateurs à l’immigration, la lettre du senateur Augustin demandant au sénat d’inviter le Ministre de la Santé Publique et de la Population et le Ministre de la Planification et de la Coopération Externe sur le départ des 78 médecins cubains en guise de protestation contre kidnapping de l’un de leurs collègues, la lettre d’invitation du bureau du sénat au Premier Ministre Ariel pour discuter de la gouvernance du pays, sont autant d’actes qui prouvent que le grand corps, quoique amputé de deux (2) tiers est plus que jamais déterminé à jouer son rôle d’organe d’équilibre par rapport à un exécutif amputé lui-même aussi de la présidence, l’une de ses deux branches.
Avec ce nouveau souffle, peut-on espérer que les seuls 10 élus légitimes de la nation pourront offrir à la nation haitienne une solution à la crise politique qui risque de s’agraver davantage dans les prochains jours, compte tenu de l’incapacité des acteurs politiques à trouver un accord global sur la gestion de la période intérimaire?
Verna Forestal
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