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26 aout 2022.-
LE VICE-PRESIDENT DU SÉNAT, L’HONORABLE KEDLAIRE AUGUSTIN DEMANDE AUX SÉNATEURS DE DÉSAPROUVER LA RECONDUCTION DU BINUH ET DE PLAIDOYER POUR UNE SOLUTION STRUCTURELLE ET DURABLE DE LA CRISE HAÏTIENNE.
Dans une correspondance de 8 pages adressée au président du sénat , l’honorable Joseph LAMBERT et à l’ assemblée des sénateurs, le vice-président du sénat, l’honorable Kedlaire Augustin fustige le pouvoir en place et la classe politique qui n’ont rien fait pour empêcher le renouvellement du BINUH, alors qu’ils se sont montrés incapable de trouver un accord politique susceptible de combattre l’ insécurité, améliorer les conditions socio-économiques de la population, d’organiser les élections, légitimer les autorités et les décisions de la transition et surtout conférer une mission et un délai à la période intérimaire.
Dans cette correspondance, nous lisons : “Sous l’influence de certains secteurs de la communauté internationale, les initiateurs des trois (3) accords, ( Montana, PEN, 11 septembre ) acceptent finalement de dialoguer, ce qui est un pas vers la bonne direction. Mais je ne demande, perplexe, si un simple accord pour discuter des autorités de gestion de la transition et de l’ organisation des élections dans le pays, sans remettre en question le renouvellement du mandat du BINUH et sans préciser, en termes clairs, le type de mission dont le pays a besoin pour y parvenir, n’est pas un projet mort-né, tenant compte de la dimension de cette crise. Une telle démarche participe de la stratégie des nations unies visant à laisser Haïti cuire dans son jus, compte tenu du fait qu’il existe aussi des doutes sur les relations des gangs armés avec des acteurs politiques.
Pendant ce temps, l’instabilité politique est chronique, l’ inflation est croissante ( 150gdes pour un dollar), les catastrophes naturelles sont récurrentes, le niveau de la faim ne cesse d’augmenter jour après jour. Le seuil de la pauvreté augmente. La rareté artificielle de carburant crée une crise énergétique qui provoque la hausse des prix des produits pétroliers ainsi que celle des produits de premiére nécessité. le Programme Alimentaire Mondial (PAM) fait état de 4,6 millions d’haïtiens en situation d’insécurité alimentaire. La misère et l’insécurité qui ravagent nos compatriotes sont le résultat de mauvais choix politiques de la part de nos dirigeants.
Nous devons assumer avec courage et honnêteté les résultats de nos dérives politiques, de nos luttes incensées, de notre incapacité à faire passer l’intérêt général avant notre intérêt mesquin ou de caste.
Toutefois, je ne peux passer sous silence la responsabilité de la communauté internationale dans la gravissime situation que nous sommes en train de vivre actuellement. En tant que seuls élus légitimes de la nation encore en fonction, nous devons au moins dresser le bilan de la mission onusienne en Haïti. Récemment le conseil de sécurité des nations unies vient d’ adopter à l’unanimité la résolution 2645, prolongeant d’une année le mandat du Bureau Intégré des Nations Unies ( BINUH ). J’ était étonné de voir que ni le pouvoir en place, ni la classe politique ne se sont prononcés contre cette reconduction qui, visiblement, est le fruit d’une analyse éronnée de la réalite politique actuelle.
En reconduisant le mandat du BINUH, les nations unies lancent un message clair au peuple haïtien pour lui signifier sa volonté de le laisser cuire dans son jus, sous le fallacieux prétexte d’encourager les protaginistes de la crise à trouver eux même la solution aux problèmes liés à l’insécurité, à la misère et à l’instabilité politique. Ce qui pour moi constitue une illusion, une forme d’insouciance et même un manquement au devoir humanitaire de la part des Nations Unies.”
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