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2 octobre 2021.-
De la guerre
Tout au début de sa prise en charge de notre destin, sous un coup du destin, le Docteur Ariel Henri nous avait dit qu’il avait le pouvoir de déclarer la guerre. Je lui avais dit dans une lettre ouverte qu’on y était déjà. Oui, on réunit toutes les caractéristiques d’un pays en guerre. Nos citoyennes, nos citoyens, nos enfants vivent la peur au ventre. Sortir et rentrer devient presqu’un exploit. Faire le plein est un luxe, même respirer (covid-19) n’est pas en reste.
Les données auxquelles nous sommes confrontés sont des données de guerre : l’armement, la stratégie (l’encerclement méthodique de la capitale), les mouvements d’étranglement des périphéries de la capitale vers l’intérieur des villes de Port-au-Prince et de Pétion-Ville, la subtile guérilla qui assiège les points les plus reculés du territoire, la propagande qui accompagne le mouvement d’ensemble. Mettre tout cela au compte du banditisme relèverait d’un certain infantilisme. Une analyse profonde de la situation nous amène à questionner l’implication de certains pans de l’international dans ce que nous vivons: le flux sans cesse croissant des armes et des munitions d’un territoire à un autre ne relève pas seulement de la négligence de l’État assiégé.
Le fort mouvement financier qui accompagne la terreur qui est la nôtre ne peut aucunement relever d’un contrôle interne et exclusif à la République d’Haïti. La cruauté de certaines exécutions témoigne de la présence dans les rangs des “bandits” de désaxés, de drogués que notre culture ne produit pas. Notez que j’évite à parler déjà de fanatiques voire d’intégristes si on n’y est pas déjà en plein.
Depuis plus de deux ans, on nous a habitués à des exhibitions appelées opérations. Pour quels résultats ?
En 1887, Georges Clemenceau déclara avec raison que la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires. Dans le cas qui nous concerne, j’ajouterais encore plus gravement à notre police nationale délestée de tous les corps protecteurs de l’organisation d’une défense territoriale.
La méthode
Il est clair que les actuelles données de l’insécurité en Haïti dépassent les limites des opérations de routine. En cela si ceux-là qui ont la responsabilité de la sécurité nationale ne se voient entourés des États-majors de l’armée et de la police (je ne parle pas de 2 individus) cartes de zones en mains et autour de tables de sables géolocalisées, invoquant renseignements, intelligence, logistique, communication et TEMPS, ils doivent se savoir installés dans une vaste plaisanterie.
L’étranger
J’interviens dans le débat parce que je vois un certain international s’agiter. C’est l’international qui s’est installé dans nos problèmes en 1994 qui nous a foutus dans la merde où nous sommes. Ils se sont appliqués à poser des sparadraps sur ce qui est notre cancer aujourd’hui. Le général Heleno nous avait bien dit ” je sais ce qui pourrait’ se faire, mais, qui est prêt à payer la note “
Notre grand problème est notre déficit de cohésion au niveau des “élites”.
Les bandits se sont fédérés. Ils nous l’ont dit. Notre gouvernement de l’époque s’était tu et la représentante de l’ONU avait applaudi. Qui, au niveau de l’international profite de notre douloureuse situation ? Nous devons éviter de demander l’antidote à l’empoisonneur.
Comparé au sens de l’organisation des bandits nos citoyennes et nos citoyens “bien-pensants” s’enlisent dans des discussions stériles autour d’un simple mot ACCORD. Les actuels atermoiements de nos dirigeants peuvent nous conduire à la catastrophe finale.
L’international étant partie du problème, peut être partie de la solution mais il nous revient de décider de l’épilogue qui nous sera profitable. Il y a suffisamment d’haïtiens capables tant en Haïti ( au moins 20) qu’à l’étranger pour stopper notre descente aux enfers. Les moyens pour y arriver ne sont pas au dessus de nos forces ni de notre intelligence.
Himmler Rébu