Haïti vit l’une des péridodes les plus difficiles de toute son histoire. On en parle partout. Personne n’est épargnée. Aujourd’hui, le kidnapping ne fait presque pas de différence entre les classes sociales, les niveaux de fortune. Toute la société est visée par ce fléau concocté, fomenté de toute pièce qui ne vise que l’appauvrissement à petit feu des familles haïtiennes.
Personne ne sait à quel saint se vouer et se fier!
On est constamment en attente de son tour. Les autorités se montrent très impuissantes ou simplement complices dans tout ce qui se passe actuellement. Toute la chaîne de commandement de la Police Nationale d’Haïti avoue son incompétence à protéger et à sévir cette population déjà ravagée par d’autres crises en série mises en œuvre par les assoiffés de pouvoir. D’une part, un Premier ministre superflu, qui ne joue que sa comédie de très mauvais goût dans les petits récepteurs de radio, dans les écrans et sur les réseaux sociaux, face à un peuple qui attend des solutions non cosmétiques aux problèmes cruciaux auxquels il fait face au jour le jour. D’autre part, un Président entêté dans ses affaires électorales, pour des raisons inavouables et inavouées, qui ne rêve que des élections et un referendum, contestés avec la dernière rigueur par une bonne partie de la société. Comme si c’était la seule alternative qui puisse sortir le pays de sa situation désastreuse.
Comment rappeler à ces hommes et femmes (d’État) que le plus grand bien commun est la paix publique?
Un peuple qui renonce involontairement à ses loisirs; un peuple souffrant de toutes les maladies à cause des pressions excessives exercées contre lui quotidiennement qui sont surtout articulées par une insécurité généralisée avec la complicité de ses dirigeants, a-t-il besoin de referendum?
Des élections pour arriver à quoi? Pour continuer à élire des gens insouciants, incompétents et égoïstes, au dommage de son avenir?
On se questionne tous sur cet acte spectaculaire qui s’est produit récemment dans une église à Diquini, dans la commune de Carrefour. Des fidèles et le Pasteur de l’église sont enlevés en plein culte d’adoration. Les individus armés ont investi de force l’espace de cette église à visage découvert, et cela s’est passé live sur Facebook et sur d’autres réseaux sociaux. La nouvelle est tombée comme une bombe et a enflammé d’un coup les réseaux en Haïti et à l’étranger. Les ravisseurs sont partis avec le Pasteur Audalus Estimé, le musicien Welmir Jean-Pierre et deux techniciens: Steven Jérôme et Francisco Dorival. Selon notre source, ils ont été libérés contre rançon. Mais aussi sans aucune interventions et assistances de la police. L’indifférence de l’État dans cette situation doit nous interpeller, nous devons la questionner. Qu’a fait la PNH pour libérer ces citoyens des mains de leurs ravisseurs? Quelle est l’utilité des services de renseignement d’Haïti dans le contexte actuel? Jusqu’à date, d’après ce que l’on sait, aucune opération n’a été menée, aucun avis de recherche n’a non plus été lancé contre les malfrats.
Ces interrogations pourraient vite nous faire comprendre que la population est en train de se faire racketter par l’État et ses bandes armées. Si non, suite à de tels agissements, l’on devrait assister à des démissions en bloc au plus haut niveau de l’État. Pour l’instant, le Premier ministre est en poste, valable aussi pour le Ministre de la justice, le Ministre de l’intérieur, le Secrétaire d’État à la sécurité publique, sans oublier le Directeur Général de la police. Ce complot de l’État a son but, même si la société l’ignore pour l’instant. On a des gens qui ne sont pas à leur place et qui jurent avec force de la garder jusqu’à l’effondrement total d’Haïti.
Des faits pareils continueront à se commettre, toujours dans la grande désinvolture et avec la complicité de l’État. Qu’a fait Haïti pour payer ce prix démesuré?
Verna Forestal
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