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Tuer un président, c’est tuer un pays ! Par Berlin Rock

((www.limitlesspost.com))

Le 07 octobre 2021.-

Jovenel Moïse, 58e président d’Haïti, assassiné dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 dans sa résidence privée à Port-au-Prince

L’exécution du président Jovenel Moïse dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021 dernier dans sa résidence privée, a plongé la société haïtienne dans l’angoisse et dans l’émoi. Cette terrifiante nouvelle était tombée comme un coup de tonnerre dans le pays. En toute évidence, personne d’entre- nous ne pouvait croire et même imaginer que cela pourrait arriver dans notre société en ce 21e siècle.  

Le président a été crapuleusement assassiné dans sa résidence privée par  un commando étranger composé majoritairement de colombiens, tandis qu’il y avait un grand nombre d’agents de sécurité qui étaient censés là pour lui protéger. N’est-ce pas là un complot bien monté ? Par cet acte odieux et révoltant, Haïti vient de reculer de plus d’un siècle dans son passé caractérisé en grande partie par des luttes fratricides et intestines où plusieurs chefs d’Etat eurent été assassinés au pouvoir. Celui-ci vient augmenter cette liste impure  malheureusement. Cet assassinat a plongé dans la tristesse la plus profonde toute la population haïtienne. Et j’aimerais que vous le sachiez, quand on  tue un président (en fonction),  on tue un pays. Cela me choque très profondément! Et comme de nombreux compatriotes, je n’arrive pas à comprendre et accepter cette triste réalité !

En ce moment difficile de notre histoire de peuple, je m’interroge : à qui profite le crime ? Et quel avenir pour Haïti ?

A l’instar de Diogene de sinope, philosophe grec de l’antiquité qui se promenait en plein jour dans Athènes avec une chandelle allumée à la recherche d’un homme  authentique, je cherche, je promène par la pensée pour trouver une lueur d’espoir pour mon pays dans de pareil contexte, je ne trouve pas. Et c’est bien malheureux que les haïtiens ne parviennent toujours pas à  s’unir vers un objectif commun porteur de changement. La lutte de classes continue toujours à gangrener notre existence.  Semblerait-il que c’est un engrenage dont nous n’arriverons pas à sortir ! C’est toujours  un petit groupe de gens qui accaparent les ¾ des richesses du pays, laissant ainsi la grande majorité du peuple trainée/ pataugée  dans la misère la plus abjecte. Et face à cette réalité, le Président Jovenel Moïse voulait faire le peu qu’il pouvait en vue d’améliorer les conditions de vie difficile des masses défavorisées. Mais sur son chemin, il allait faire face à de gros obstacles. Des obstacles qui allaient lui coûter sa vie.  

Nous connaissons tous le difficile combat qu’il avait le courage de mener face à l’oligarchie corrompue qui prend le pays en otage. Et ces oligarques corrompus-comme il avait l’habitude de les appeler- (en majorité étrangers: syriens, libanais …) croient qu’Haïti  leur appartient. Le Président Jovenel voulait couper cour à ce système mafieux en dépit des difficultés qu’il rencontrait sur son chemin de ses adversaires politiques  et au sein même de sa chapelle politique, le PHTK. La presse haïtienne, les médias haïtiens en général de leur côté, le critiquaient (à tort ou à raison), le discriminaient à longueur de journée. Mais déterminé à mener la lutte pour améliorer les conditions de vie difficile des couches défavorisées, JovenelMoïse n’entendait pas battre en retraite malgré les nombreuses difficultés auxquelles il faisait face! 

A bien analyser le contexte sociopolitique dans lequel le pays se trouvait avant le 7 juillet 2021, je crois que le président a été déjà assassiné socialement et politiquement. Car, on avait assassiné son caractère !  Socialement, on l’avait assassiné ; en raison de son rang social (il venait de la masse : pour l’ironiser, ses détracteurs  l’appelaient ‘’fils de paysan, gros zago, gros zòtèy, sexy pintade, zombi etc.’’). Et politiquement aussi, on l’avait assassiné avant même qu’on a décidé de l’exécuter physiquement. On a soulevé la population contre lui dans l’ultime objectif de  lui classer  au rang des présidents les plus impopulaires  de l’histoire récente d’Haïti.

D’autre part, le président Jovenel Moise avait certes la volonté d’apporter un réel changement dans le pays, mais cependant il n’avait pas les moyens de sa politique. D’autre en plus qu’il ne recevait pas de l’aide internationale. Les maigres supports financiers que son administration recevait de quelques pays amis étaient bien souvent bloqués au parlement. Un parlement pourtant la majorité de ses membres se réclamaient pro-exécutif, donc alliés de l’exécutif. Quel contraste! Et en principe, le pays donateur ne décaissera pas son aide au gouvernement avant que le parlement ne donne son approbation. De surcroit, le président n’avait eu le soutien quasiment d’aucun secteur de la vie nationale. Il était devenu le mal aimé. Le peuple ne comprenait pas le travail qu’il faisait, car les médias et la classe politique, donc ses détracteurs, le faisaient passer pour un tyran et  mésinterprétaient ‘’à dessein’’ son message. Aujourd’hui, c’est avec le plus grand dédain  que l’on constate  que des gens qui l’ont combattu jusqu’à sa mort viennent déverser leurs larmes de crocodile sur son cadavre.

Jovenel Moïse : Héros ou zéro 

Après la mort de Jovenel Moise, on assiste à un débat ouvert dans la société haïtienne (sur les réseaux sociaux et les médias la tension monte !). Ce débat se porte essentiellement sur deux points de vue, à savoir ‘’est-ce que Jovenel Moïse est un Héros, à l’instar de Jean-Jacques Dessalines, ou du moins, est-ce qu’il est un Zero(zéro dans le sens qu’il est un nul, un président qui a fait zéro dans sa gestion du pays’’). Ce débat est essentiel même pour le futur de Jovenel Moïse bien que mort. Car certains veulent l’immortaliser, tant disque d’autres, au contraire, veulent le jeter à la poubelle de l’histoire, donc l’enterrer définitivement. Mais cependant pour bien appréhender les dimensions de cette question, on doit chercher à répondre à deux questions, à savoir, Quand faut-il parler de Héros pour une personne ? Et c’est quoi une dynamique d’héroïsation ? 

A noter que ces questions ne seront pas répondues dans ce texte. Par contre, je crois que le débat est intéressant. Et c’est tout à fait légitime pour moi d’en donner mon opinion à travers les lignes qui suivront.

En fait, je ne dirai pas que le feu Président Jovenel Moïse est un Héros ou qu’il ne l’est pas. C’est l’avenir qui en décidera. Mais ce dont je suis sûr, il n’est pas un zéro. Pour moi, Jovenel Moïse n’est pas Jean-Jacques Dessalines, tout comme Jean-Jacques Dessalines n’est pas Jovenel Moïse. Cependant, faut-il le reconnaître que ces deux personnages ont en commun des points de ressemblance. Ils étaient deux chef d’État qui avaient pris de gros risques dans le pays. Ils avaient accepté de faire des choix difficiles pour le bien du pays. A titre d’exemple, Dessalines menait une bataille contre l’oligarchie corrompue de son temps, Jovenel Moïse, à la fin de son mandat, menait lui aussi, une bataille contre l’oligarchie corrompue; Dessalines menait une lutte pour qu’il y eut un partage équitable des richesses du pays après qu’un petit groupe, les mulâtres, a décidé de s’accaparerde tout sous pretexte qu’ils sont les seuls fils légitimes de la république. Ils disaient qu’ils sont les seuls ayants droit de l’ancienne colonie (ils croyaient que les richesses laissées par les anciens colons français leur appartenaient). Face à cette réalité, Dessalines leur était opposé et demanda à ce que les pauvres noirs puissent avoir leur part des richesses du pays. Et il eut àprononcer cette parole : «  …et les pauvres noirs dont leurs pères sont en Afrique, n’auront-ils donc rien » ? Dessalines alla être assassiné quelque temps plus tard. Jovenel Moise, lui aussi, de son côté, s’était engagé dans une bataille ouverte avec les bourgeois corrompus dans l’objectif de parvenir à une amélioration de la  vie misérable des couches défavorisées. Son fameux slogan ‘’ ti rès la pou pèp la ‘’ allait corroborer assez bien son ambition à pouvoir soulager la souffrance du peuple haïtien. Jovenel Moise allait  être assassiné lâchement lui aussi dans la nuit 6 au 7 juillet 2021.

Force de reconnaitre que, S.E.M Jovenel Moise avait pris au cours de son mandat des décisions très courageuses: résiliation de certains contrats, pensait-il, qui n’étaient pas dans les intérêts de l’Etat haïtien (contrats pour construction de transons de routes, contrats avec quelques fournisseurs d’électricité, par exemple la Sogener etc.). Il a/aurait accepté qu’Haïti puisse lier relations diplomatiques bilatérales avec  la Russie.  Sur le plan diplomatique en Haïti, si cela est vrai bien entendu,  ce sera du jamais vu! Si cela est vraiment réel, je vous assure que JovenelMoïse pourrait être considéré comme un Héros  à part entière par le peuple haïtien. Parce qu’aucun de ses devanciers, aucun de ceux-là qui avaient la responsabilité de diriger ce pays n’avaient voulu même une fois prendre une telle décision.  Et même dans l’imaginaire haïtien, pensé-je, une telle idée n’était germée. Pourquoi ? Parce que tout simplement en Haïti, tout le monde a peur des Américains. Donc, si on se base sur ces éléments là et tant d’autres encore, Jovenel Moïse peut devenir un Héro aux yeux de la population haïtienne.

Par contre, une autre catégorie de compatriotes serionsconvaincus que le président Jovenel Moïse n’avait pas travaillé pour changer les conditions de vie difficile de la populationhaïtienne. Ceux-ci croient que Jovenel Moïse a éliminé toutes les institutions régaliennes du pays afin d’asseoir son pouvoir politique. Pour ces compatriotes, détracteurs du président, Jovenel Moïse était un tyran, un nul, donc un Zero !

En réalité, faut-il l’admettre, le président Jovenel a commis pas mal d’erreurs (politiques) au cours de son mandat. Il était trop complaisant avec l’oligarchie corrompue pendant les 3 premières années de son mandat. Il coopérait avec eux et les protégeait. Et quand il a décidé de les combattre, il ne pouvait pas parce que ces derniers étaient plus forts et plus puissants que lui. 

Plus en encore, le président Jovenel Moïse a pris le pouvoir, faut-il le rappeler, avec l’appui des oligarques corrompus. Et dès qu’il est arrivé au timon des affaires, il a voulu combattre ces mêmes oligarques. 

Alors, il n’y a aucun problème qu’il se soit dressé contre eux dèsqu’il est arrivé à la magistrature suprême de l’Etat. Il n’y a aucun problème là-dedans! Parce que pour arriver au sommet, on peut s’associer au diable. Mais dès qu’on est au sommet, cela ne dit pas qu’on ne combattra pas le diable ! Maintenant, comment va-t-on combattre ce diable fort et puissant? Par quel moyen ? C’est là toute la question. D’ailleurs, nous sommes en politique. Ce qui signifie que tous les moyens sont bons pour arriver au pouvoir,si nous nous basons sur la philosophie politique de Nicolas Machiavel. Parce que parfois si c’est pour le bien de la République, il y a des décisions difficiles à prendre. Et vous savez bien comme moi que la politique n’est pas un jeu d’enfants. Il se pourrait bien que pour cela, le président JovenelMoïse n’avait pas eu les moyens de sa politique. D’autant plus, qu’il était un novice en politique.

Tout de même, nous reconnaissons que le président J. Moise était un non violent. Car, pendant tout le temps qu’il a passé au pouvoir, il n’a jamais prêché la violence. Il ne faisait jamais l’apologie de la violence contre ses adversaires politiques.

En guise de conclusion, je veux profiter de cette occasion pour lancer un vibrant appel à la jeunesse haïtienne et au peuple haïtien tout entier : chers compatriotes d’ici et d’ailleurs, je vous invite à entrer en rébellion contre cet Etat voyou qui est l’émanation de la classe économique et politique corrompue,insensible de nos souffrances. Je vous demande de vous armer de courage pour combattre ensemble ce système corrompu vieux de plus de 200 ans, caractérisé par un racisme systémique. Ce racisme systémique a deux grandes composantes : une composante mulâtre, et une composante arabe(les Syro-libanais qui contrôlent l’économie du pays). Mobilisons et combattons ensemble nos ennemis connus et/ou inconnus, internes et externes, afin de libérer le pays de leurs griffes. Cet appel,sachez-le bien, n’est pas un appel à la violence, mais c’est un appel à l’intelligence. Cela ne doit plus continuer comme ça. Car c’est notre avenir de peuple qui est en jeu. Ce crime nous a tous rabaissés en tant que premier peuple noir libre dans le monde. C’est nous qui avons dit aux blancs ‘’qu’un homme, quelque soit la couleur de sa peau, a droit à la justice, à la considération et au respect’’. C’est une honte nationale ! De façon individuelle, chacun de nous aura perdu un peu de soi en tant qu’être humain doué de raison. De façon collective, nous avons tous perdu un peu de notre « moi collectif », car c’est le pays qui est vilipendé, avili, déshonoré aux yeux du monde entier. Et nous voulons que justice soit faite au président Jovenel Moise. Que cet acte barbare, dégoûtant ne se répète plus jamais dans notre société. Et nous exigeons que tous les auteurs et coauteurs de ce crime puissent être appréhendés et punis selon la loi. Et les Haïtiens qui ont comploté avec les blancs pour assassiner le président de mon pays, doivent être accusés de trahison. Ils ont commis un crime contre la sûreté intérieure de l’Etat. Ces gens- là sont des Conzé. De même que Jean-Baptiste Conzé eut livré Charlemagne Pealte aux Américains le 1er novembre  1919, de même ces malfrats ont livré Jovenel Moïse aux blancs, ou du moins, aux mains de ses ennemis. Ce sont des traîtres au superlatif. Ils doivent être condamnés à la peine capitale et auxtravaux forcés. Car, ils ont commis un crime de haute trahison !  Ces assassins sont des terroristes! Il ne faut pas avoir peur de le dire à haute et intelligible voix ! Ces criminels sont des terroristes ! Et d’après les premières informations venant des autorités policières et judiciaires, ce crime a été planifié dans plusieurs pays, dont  USA, Colombie et Rép. Dominicaine. Donc par rapport à cela, nous n’aurons pas tort de dire que noussommes en présence d’un crime transnational. Par conséquent,nous estimons que l’enquête qui en sera menée doit être une enquête internationale. D’où la nécessité pour l’ONU de prendre ce dossier en charge. Haïti seule, pense-je, ne pourra faire ce jugement, tenant compte de la faiblesse du système judiciaire de ce pays.

Par ailleurs, l’enquête sur cet assassinat ne doit pas trainer. On ne doit pas faire passer le temps en introduisant une autre affaire dans cette affaire (faisant allusion au théorème de Charles Paska- l’affaire dans l’affaire) dans l’objectif de brouiller les pistes de l’enquête, empêchant  ainsi à la famille Moise d’obtenir justice. Et nous ne voulons pas que cette affaire se soit terminée par une parodie de justice : comme on a souvent l’habitude de faire dans ce pays miné par la corruption et l’injustice.  Nous devons être vigilants et intelligents chers concitoyens! En Haïti, les enquêtes sont toujours en phase de continuité. « L’enquête se poursuit », mais jamais aboutie. Cette fois-ci, que l’on finisse avec cette pratique malsaine ‘’de ne jamais arriver à bout d’une enquête judiciaire’’!

Justice pour le président Jovenel Moïse ! Justice pour la première dame, Madame Martine Moïse et ses enfants !

Justice pour la famille Moïse !

Justice pour Haïti!

Berlin Rock

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