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12 novembre 2021.-
Jean Cyrille Bado, Fondateur et PDG de Brand Performer, déclare à ses pairs cette année : « Nous créons le chaos et ensuite nous capitalisons sur ce mêmes chaos ».
Actuellement, Hayti, au su et au vu de tous, vit une situation chaotique. Cette situation exceptionnelle, aux dires du docteur-théologien Jean Fils-Aimé, dans lequel patauge le peuple haytien est au service des intérêts économiques à la fois internes et externes.
Le 7 février 1986, à la faveur d’un soulèvement populaire, le président Jean Claude Duvalier abandonne le pouvoir. Les haytiens se sont débarrassés de la dictature, mais pas de la dépendance américaine. La tragique saga d’Hayti s’envenime depuis pour devenir aujourd’hui un véritable chaos.
L’haytien d’aujourd’hui préfère prendre la poudre d’escampette, s’exiler au lieu de se tenir debout comme hommes et femmes pour se battre pour une nouvelle libération d’Hayti. Et tout « un ramassis de gens qui, nonobstant leurs compétences, regrette le docteur Jean Fils-Aimé, ne savent pas croire faire ou choisissent de ne rien faire, des fatalistes, qui croient que la mère-patrie, Hayti, ne changera jamais ».
L’insécurité en Hayti bat son plein. Des bandits de grand chemin font la loi et règnent en maitres et seigneurs. La population aux abois ne sait à quel saint se vouer et assiste impuissante à cette descente aux enfers.
Me Bernard Gousse de l’Université Quisqueya rappelle aux influentes autorités américaines à Port-au-Prince que « la sécurité est le premier devoir d’un État envers ses citoyens, que ce soit dans une société tribale ou dans un État-nation. Sans la sécurité, tout s’effondre ». Effondrement total ! Désordre généralisé ! Chaos ! Tel est le sombre tableau que présente aujourd’hui la première république noire du nouveau-monde.
Il va sans dire que depuis la proclamation de l’indépendance d’Hayti en 1804, la France et les États-Unis voulaient nous conduire à ce chaos.
L’on se rappelle, la déclaration incendiaire du revanchard Napoléon Bonaparte visant à étouffer l’épopée de 1804. « Ma décision de détruire l’autorité des Noirs à Saint-Domingue, dit-il, n’est pas tant pour des considérations de commerce et d’argent, mais plutôt à cause de la nécessité de bloquer la marche des Noirs dans le monde ». De même, celle du président américain Thomas Jefferson s’inscrit dans la même veine. Elle est aussi cruelle et mortelle que la déclaration de l’empereur français. Il fallait à tout prix, professe-t-il, « confiner la peste dans l’ile et l’isoler.» Et, passant de la parole aux actes, il imposa un embargo contre le nouvel État.
Le 23 janvier 2003, l’unique et singulier syndicat d’ambassadeurs Core Group est créé. Son objectif criminel est de « suspendre l’indépendance d’Hayti » parce que les pays tuteurs tels les États-Unis, le Canada, la France, l’Union Européenne et l’OEA réaffirment leur conception raciste véhiculée au début du 19e siècle que les Haytiens sont incapables de diriger. N’est-il pas légitime de nous demander comme l’écrivain Hervé Fanini Lemoine « Après la création de la République d’Hayti par nos ancêtres africains, qu’est-ce-que l’Haytien a fait pour Hayti et pour l’Haytien ? »
L’émissaire américain démissionnaire Daniel Foote ne rappelle-t-il pas au monde occidental que : « Le peuple haytien réclame à grands cris l’opportunité de tracer l’avenir de son propre pays, et les États-Unis ignorent leurs appels ».
Par cette attitude injustifiée, les États-Unis d’Amérique dans une certaine mesure sont responsables des malheurs d’Hayti. Ne faudrait-il pas penser à nous libérer de ce carcan? Pedro Freire semble nous indiquer la voie : « Personne, écrit-il, ne se libère seule, personne ne libère autrui, les hommes et femmes se libèrent ensemble ».
Le journaliste Daly Valet ne va pas par quatre chemins pour identifier les ennemis mortels d’Hayti, leur ambition d’anéantissement de la première République indépendante du nouveau monde et à vouloir finalement s’en débarrasser une fois pour toutes. « Mais, que veulent les États-Unis et le Core group chez nous ? Dominer Hayti rien que pour dominer ? Plus ils dominent ce pays, plus il se perd, s’enfonce dans la misère et l’insécurité. Il est grand temps pour les haytiens de stopper cette emprise précoloniale étouffante et destructrice ».
Tout parait-il ne semble pas perdu. Le vaudouologue Jean Fils-Aimé citant Colline Serreau atteste, en effet, que : « Le chaos est rempli d’espoir parce qu’il annonce une renaissance ». Il invite les gens de bien, du dedans comme du dehors, dotés du patriotisme, d’intégrité et de compétences avérées à construire un consensus, une sainte alliance, pour sortir la mère-patrie, Hayti, du chaos.
Les accords-désaccords et sans corps de Montana, de PEN et du 11 septembre ne pourront pas sortir la terre de Papa Dessalines du chaos monté de toute pièce par les États-Unis et le Core Group. La solution idéale serait celle proposée par le docteur Jean Fils-Aimé depuis plus d’un an dans son livre intitulé « Miroir d’une société en décomposition avancée. Et si on recommençait ? », dans lequel il évoque une pause patriotique de cinq ans pour refonder la nation.
Le docteur-théologien Fils-Aimé, à travers un mouvement citoyen appelé Communauté d’Actions Stratégiques pour Hayti (CASH) plaide pour la mise en place d’un Comité de Gouvernement pour la Refondation de la nation de 13 Secrétaires d’État et en face une Commission de Contrôle d’Actions Gouvernementales de 13 vis-à-vis Secrétaires d’État pour jeter les bases d’une nouvelle Hayti ».
Si ce n’est pas maintenant, chers congénères, c’est pour quand ?
Francisque Jean-Charles dans Le Novateur
Avec Limitless Post