Categories

Most Viewed

Le regime duvaliériste, un fléau criminel en Haïti: Cas du massacre de Cazal, 27 mars 1969 !

François Duvalier connu sous le nom de Papa Doc, est élu en Haiti en 1957 avec le soutien de l’armée et a gouverné jusqu’à sa mort en 1971. Par la suite, son fils Jean Claude Duvalier surnommé lui-même Baby Doc, a maintenu la gouvernance, de 1971 à 1986.


Le régime de Papa Doc, le plus brutal des deux, est responsable de 30 000 à 50 000 assassinats et exécutions. Pour cela, il s’est appuyé sur les « Tontons Macoutes », une milice qui a imposé un règne de terreur généralisée sur la population haïtienne.

Ce régime est qualifié de « totalitaire » par Trouillot (1990) dans son étude détaillée des causes et des formes du Duvaliérisme. Durant cette période, la plupart des tueries et exécutions concernent de petits nombres d’individus et ne peuvent ainsi figurer sur cette liste. Le nombre de prisonniers politiques exécutés, morts de faim ou succombés sous les tortures dans les prisons, demeure inconnu. Le régime n’a maintenu aucun véritable registre ni n’a recherché à savoir qui est emprisonné ou exécuté. Selon Jean Tassy, chef de la police du palais national à l’époque, 2 053 individus ont été tués de 1957 à 1967 dans les seuls locaux du quartier général de la police. Les groupes ciblés, outre les opposants au régime, n’ont obéi à aucune logique qui puisse être définie en termes politiques traditionnels. Ce qui fait que la violence Duvaliériste est fondamentalement nouvelle dans l’histoire du pays.

En outre, pour la première fois dans l’histoire des tueries en Haïti, femmes, enfants et nourrissons ont été, selon les circonstances, une cible pour le régime. À plusieurs reprises, de jeunes enfants seront victimes de tortures. Personne n’a été épargné! Quant à nous à Cazal, nous avons connu un grand massacre allant du 27 mars jusqu’au 12 avril 1969. Cet événement est connu sous le nom de « massacre de Cazal ».Dans le village de Cazal (parfois orthographié Casale ou Casal), situé au nord de Port- au-Prince, les attachés du regime ont massacré plusieurs dizaines de familles et de paysans.

Quelques semaines auparavant, des jeunes membres mulâtres du Parti Communiste Haïtien (parti en désaccord avec le régime dès lors), dont Alex Lamaute et Roger Méhu qui furent les leaders locaux, s’étaient réfugiés dans cette communauté, croyant se fondre dans une population claire de peau (de nombreux soldats Polonais s’y étant installés après la guerre d’indépendance par ordre de Dessalines).
À la même époque, la population locale s’est retrouvée au cœur d’une dispute fiscale. De là, elle refusait de payer des taxes sur les ventes de produits agricoles qui allaient affaiblir la politique fiscale du régime des Duvalier.

Le 3 avril 1969, plusieurs Macoutes se sont rendus dans la zone, mettant feu à plusieurs maisons et violant un nombre indéterminé de femmes. Le jour suivant, après l’arrestation de deux leaders paysans locaux par les Macoutes, la population a pris d’assaut le bureau du chef de section et a retiré le drapeau noir et rouge du régime (le drapeau haïtien était bleu et rouge à l’origine).

Le 5 avril, 500 soldats et macoutes se sont dirigés vers Cazal. Tout de suite, ils ont commencé la tuerie. À la fin de la journée, 25 corps sans vie ont été retrouvés alors que 80 autres sont restés disparus. Ce qui représente la plus grande disparition forcée sous les Duvalier. Plusieurs familles ont été entièrement massacrées. Par ailleurs, 82 maisons ont été pillées et incendiées, le bétail tué ou volé, et les soldats qui sont demeurés dans le village ont plus tard forcé les femmes à danser et à « célébrer la victoire » de ces premiers.

Cette machine de tuerie allait faire son apparition brutale sur nos grands-parents. Les soldats restés dans la zone ont fait couler beaucoup de sang et n’ont épargné personne.
51 ans après, qu’est-t-il advenu de nos grands-parents battus, violés, humiliés, massacrés? 52 ans après le massacre, cela reste et demeure un cauchemar pour chaque jeune de Cazal.
“Bay Kou bliye pote mak sonje”

Fernando Belfort
Licencié en Administration Publique/ Etudiant en Sciences Politiques (Relations Internationales)
Email : fernando1989belfort@gmail.com

    Leave Your Comment

    Forgot Password

    Register

    //vibsabsulr.net/4/4112177