Fort-Liberté : Un site symbolique, mais une décision politique complexe
Le Carnaval national, après une interruption de quatre longues années, se retrouverait une nouvelle fois dans l’impasse. Fort-Liberté, un lieu symbolique pour les festivités, aurait été retenu pour accueillir cette célébration culturelle majeure. Pourtant, à mesure que la date de l’événement approche, les incertitudes demeurent : entre querelles politiques et difficultés financières, l’organisation du carnaval semble de plus en plus hors de portée.
Une somme faramineuse dans un climat de discorde
170 millions de gourdes, une somme colossale, devraient être allouées à la réalisation de cet événement. Toutefois, au lieu d’une mobilisation pour redonner au pays un événement fédérateur, les autorités politiques se concentreraient davantage sur leur propre intérêt. Dans ce contexte, la corruption et la mauvaise gestion des fonds seraient omniprésentes, les gouvernements successifs préférant s’accaparer l’argent destiné au carnaval au lieu de permettre à ce dernier de redonner un souffle à la nation.
Le carnaval au cœur des luttes de pouvoir
Entre la Primature et les sept présidents du Conseil Provisoire de Transition (CPT), la bataille pour le contrôle de l’organisation du carnaval ne serait rien d’autre qu’une guerre de pouvoir. Alors que certains souhaitent tirer profit de l’événement à des fins politiques, d’autres, les « intouchables » du CPT, auraient leur propre agenda. Une situation où la culture est sacrifiée sur l’autel des ambitions personnelles. Le peuple, pris en otage, ne pourrait qu’assister à cette mascarade sans pouvoir y intervenir.
La PNH au service des élites, le peuple délaissé
Dans cette lutte sans fin pour le pouvoir, les ressources de l’État seraient détournées. Les hélicoptères de la Police Nationale d’Haïti (PNH), destinés normalement à la sécurité publique, seraient utilisés pour transporter les élites politiques à Fort-Liberté. Ce privilège réservé à quelques-uns serait un affront direct au peuple haïtien, qui, lui, ne bénéficie que de l’insécurité croissante et de l’impossibilité de se déplacer en toute tranquillité. Ce paradoxe entre les priorités des autorités et les réalités du terrain accentuerait l’impression de mépris total pour les citoyens.
La bombe politique prête à exploser
Les tensions entre les factions du gouvernement seraient tellement palpables qu’une explosion politique serait imminente. Les conflits internes au sein du CPT, associés à l’intransigeance de la Primature, risqueraient de plonger le pays dans une crise politique plus grave encore. Et tandis que les élites se battent pour le contrôle du carnaval, le peuple, dans son impuissance, continue de se noyer dans l’insécurité et la misère.
Wislin VITAL
Journaliste, communicateur et MC de bons commerces.
