((www.limitlesspost.com))
Le 25 décembre 2021.-
« Cette jeunesse vulnérable, peut-elle s’engager réellement dans la lutte contre la corruption en
Haïti ?»
Depuis un certain temps, un vif intérêt se manifeste chez la jeunesse haïtienne de mettre fin à la corruption aigue qui ronge depuis trop longtemps le pays pour finalement changer ce système inégalitaire en passant par l’élimination de l’impunité.
La dilapidation des fonds « PETROCARIBE » semble être la dernière goutte d’eau qui a finalement fait déborder la vase de la corruption et de l’impunité. Ce fléau qui détruit l’espoir, obstrue la voie de développement et incite les jeunes à laisser le pays n’est pas endémique à Haïti mais l’impunité l’est. Aucun haut gradé de l’état et du secteur privé n’arrivera jamais à fouler les portes du pénitencier national malgré leurs implications dans des cas de corruption grave. Détourner les fonds publics est devenu normal en Haïti, ça devient une routine. L’implication de divers secteurs est un facteur important à considérer dans la lutte contre la corruption, ce cycle devient un handicap.
Les secteurs économique et politique, deux véritables acteurs clés dans l’alimentation du cycle de la corruption. La grande question que plus d’un se posent, c’est « où se trouve la jeunesse dans tout ça ? »
Nous avons aujourd’hui une jeunesse dépourvue de presque tout, vulnérable à tous les niveaux, cette
jeunesse se retrouve dans un dilemme. Le secteur économique qui, dans la majorité des cas, est impliqué dans presque toutes les dérives, veut se créer un bouclier humain en utilisant la jeunesse. La meilleure façon pour les mafieux de le faire, c’est de trouver un moyen pour infiltrer les luttes de jeunesse en se faisant passer pour des gens de bien voulant également éradiquer la corruption, ils font des offres avantageuses à ces derniers.
Ces jeunes qui se connaissent la vulnérabilité, le chômage, la faim, et confrontent à des problèmes de logement et surtout l’insécurité lorsqu’on considère que dénoncer les dérives en Haïti est synonyme de la mort… ne sont pas en mesure de toujours dire NON. Donc, la résistance devient un défi.
Nombreux sont ceux qui peuvent résister. Mais cette résistance, va-t-elle tenir pendant pendant longtemps avec une soif intense face à l’offre d’un verre d’eau des tenants du système ?
Va-t-elle tenir pendant des années de chômage face à une offre d’emploi dans un ministère pour un jeune avec 3 enfants, logement et autres responsabilités de famille ?
Cette résistance, va-t-elle tenir face à l’offre d’un visa pour laisser l’enfer d’Haïti ?
Nous n’avons pas d’hommes politiques vertébrés pouvant bien administrer le pays et planifier l’avenir pour améliorer la condition de vie des citoyens actuels et ceux de la génération future. La guerre entre pouvoir et opposition est l’élément majeur qui boite les pas du développement. La pratique ôte-toi de là que je m’y mette empire la situation.
La conscience citoyenne est l’unique diagnostic qu’il faut poser pour faciliter la prise en charge de ce mal
aigu.
Dr Berly Généus, Coordonnateur de GVINO-Haïti.
