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Haïti: 1/5 du budget national sert à subventionner les produits pétroliers et l’EDH

((www.limitlesspost.com))

8 décembre 2021.-

La décision vient d’être prise. Les prix des produits pétroliers connaîtront une augmentation en Haïti. Comme annoncé depuis le remaniement du cabinet ministériel, le gouvernement dirigé par Ariel Henry entend éliminer la subvention du carburant qui a coûté à l’État haïtien plus de 250 milliards de gourdes de 2010 à 2021.
Ces ajustements qui prendront effets à partir du vendredi 10 décembre 2021, serviront à aider l’État à mieux servir la population, selon une annonce du gouvernement.

Dans un point de presse conjoint entre les ministres de l’économie et des finances, du commerce et de l’industrie, de la planification et de la coopération externe, et des affaires sociales et du travail, donné ce mardi à la résidence officielle du premier ministre situé à Musseau, le gouvernement haïtien a décidé d’ajuster les prix des produits pétroliers à la pompe.

C’est le ministre de l’économie et des finances qui a débuté le point de presse. Patrick Boisvert a fait savoir que le diesel qui était à 169 gourdes est passé à 353 soit à une augmentation de 184 gourdes.
Le kérosène est passé de 163 à 352 gourdes soit une augmentation de 189 gourdes.

La gazoline connaît une plus faible augmentation de 49 gourdes, ce qui met le prix à 250 gourdes.
À noter que la gazoline se vend à 201 gourdes à la pompe depuis la dernière décision du feu président Jovenel Moïse le 7 octobre 2020. Le chef de l’État avait précisé à l’époque : « Comme je l’ai annoncé les prix des carburants baissent. La gazoline va se vendre 201 Gourdes, le diesel 174 Gourdes à la pompe […] »
La gazoline se vendait avant cette baisse en octobre 2020 à 224 Gourdes (-23 Gourdes) et le Diesel à 179 Gourdes (-5 Gourdes). Mais le prix du Kérosène n’avait pas changé et restait à 173 Gourdes.
Ricardin Saint-Jean donne la garantie que dès cette semaine les inspecteurs de son ministère seront dans les rues pour s’assurer de la disponibilité de l’essence dans les pompes. Le ministre du commerce et de l’industrie précise également qu’il va prendre toutes les mesures nécessaires afin qu’il n’y ait pas de rareté jusqu’à la date de l’ajustement. Dans l’intervalle, la population et les entreprises pourront en toute quiétude faire le plein suivant le prix normal.

Le ministre de la planification et de la coopération externe de son côté a indiqué que l’argent de la subvention servira à équiper la police nationale D’Haïti, construire plus d’hôpitaux et construire des écoles pour la population. Pour Ricard Pierre, l’État est en train de prendre une décision difficile, mais face à l’insécurité grandissante, le gouvernement se voit de prendre cette mesure qui lui permettra à mieux faire face aux enjeux majeurs actuels.

Le ministre des affaires sociales et du travail a précisé qu’il n’y aura pas d’augmentation des prix du transport en commun, notamment les taptap et taxis motos. Les prix des différents trajets resteront les mêmes.

Le débat sur une potentielle montée des prix du pétrole a déjà provoqué pas mal de tollé. Certains estiment que le moment n’est pas opportun, d’autres pensent qu’une telle mesure pourrait faciliter la tâche à cet État failli. À part avoir un territoire, une population et un pouvoir politique constitué. Un État est reconnu comme tel quand tout d’abord à l’extérieur il est un sujet du droit international et qu’il détient aussi une personnalité juridique ; mais les exigences primaires veulent qu’à l’interne ou sociologiquement cet État a le monopole de la violence légitime (puissance publique) et qu’il est en mesure de subvenir aux besoins fondamentaux de son peuple.

Toutes les conditions sont réunies pour qu’Haïti soit considéré comme un État failli. Avoir l’opportunité de signer des accords, de ratifier des conventions internationales et de pouvoir faire partie des organisations internationales en ratifiant un traité, n’épargne pas un État de la faillite. Un État n’ayant pas le contrôle de son territoire sans être en situation de guerre est la faillite pure et simple.

Un pays de plus 10 millions d’habitants fonctionne avec moins de 2 milliards de dollars de budget annuel, et 1/5 de ses recettes fiscales sert à subventionner le pétrole et Électricité d’Haïti, une entreprise commerciale publique?
Quand arrivera le moment de la mise sur pied des grands chantiers dans ce pays qui a déjà raté toute les dernières grandes révolutions mondiales ?

Les dirigeants se retrouvent devant une situation délicate où ils doivent choisir. Soit on reste cette incapacité à venir en aide à la population en répondant à ses besoins fondamentaux comme: l’accès aux soins de santé, à une éducation de qualité, à la sécurité et à l’assistance sociale pour les personnes en nécessité – soit on continue dans le faire semblant. Le deuxième va nous conduire vers une décente aux enfers et cette nation disparaîtra.

Ces ajustements des prix témoignent en partie d’une certaine sincérité de la part de l’actuel gouvernement, puisque le produit le plus utilisé et le plus demandé par la population demeure la gazoline, et elle connaît la plus faible hausse. En terme volume d’utilisation, le kérosène est utilisé en majeure partie par les avions et les hélicoptères. Les groupes marginalisés ne consomment pas la plus grande part du kérosène importé dans le pays.
Pour le diesel, les entreprises publiques et privées et les grosses cylindrées n’appartiennent pas au gros peuple.

Cependant, il n’y aura pas de changement tant qu’il n’est pas décidé au plus haut niveau de fermer la vanne de la corruption. Il est inconcevable d’inviter cette population affamée à participer à une logique de « senti mare », de « mourir est beau » nos dirigeants pataugent dans le « bêchons joyeux ».

D’autres décisions doivent suivre l’ajustement des prix du pétrole. Un programme d’assistance sociale aux plus nécessiteux. Le contrôle des ports et aéroport, des contrôles au niveau des douanes et à la direction générale des impôts DGI viendront légitimer la dernière décision de l’État.

Tous les pays de la planète où les besoins sociaux de base sont garantis par l’Etat, c’est à l’aide des taxes de leur population découlées de la conscience citoyenne et un degré de dépassement de soi très élevé.

Verna Forestal
vernaforestal@limitlesspost.com

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