Jovenel Moïse, soi-disant président intronisé par le gouvernement de Washington en 2017 au
pays de Papa Dessalines, était pire qu’un démon qui « a choisi de réussir sans le peuple et de faire le sale
boulot pour Joseph Michel Martelly, les dilapidateurs des Fonds Petro Caribe, le Core Group, et la
« Labouchwazi », composéе d’assassins, de trafiquants de cocaïne, de vendeurs d’armes et d’organes,
des évadés fiscaux et de malfaiteurs wangatè buveurs de sang » (Kerlens Tilus, 2021) mais malgré tout,
méritait-il d’être envoyé ad patres le 7 juillet 2021, torturé et déchiqueté par les mêmes charognards qu’ils
servaient élogieusement ?
L’écrivain Lyonel Trouilot a censément confirmé que la présidence de Jovenel Moise arrivait à
terme depuis le 7 février 2021 et que « le président de facto est victime d’un climat qu’il a lui-même
instauré », mais aucun fils et fille digne des pères fondateurs ne doit accepter cet acte odieux et lâche sur
la personne du président Jovenel Moïse.
L’activiste-panafricaniste Kémy Séba résume tout en une
phrase : « Même si Jovenel Moïse était très contesté, lorsqu’on tue un président, on tue un pays. »
M. Trouillot a courageusement rappelé que « la dérive autoritaire s’est confirmée sous les ordres
de Jovenel Moïse : violations des droits humains, élimination du Parlement, inféodation du pouvoir
judiciaire, assassinats politiques, existence de prisonniers politiques, élimination du pouvoir des
organismes de contrôle… » En dépit de toutes ces dérives étatiques tolérées et supportées par la
Communauté des nations malveillantes contrе le bon peuple haytien, écourter la vie de l’« après-Dieu,
c’est moi… » ne valait pas la peine messieurs et dames les oligarques et les politiciens corrompus et
pervers qui « assurent le relais de l’occident au détriment des masses ».
Marionnettiste de son état, le chef de l’État haïtien Jovenel Moïse, sous la dictée de l’oncle Sam,
n’avait pas reconnu la légitimité du second mandat présidentiel de Nicolas Maduro à l’occasion de la
réunion du Conseil permanent de l’OEA le 10 janvier 2019. Pis est, Hayti, sous son administration a voté
pour expulser le Venezuela, pays sœur de la CARICOM et pour soutenir une éventuelle intervention
militaire le 12 septembre 2019 dans ce pays d’Amérique du Sud.
Malgré l’embargo inhumain imposé par les États-Unis, le président Nicolas Maduro qui avait
reçu le président Jovenel Moïse à Caracas en novembre 2017 signait des accords de coopération évalués à
97 millions de dollars américains dans des domaines comme les infrastructures routières, hydrauliques et
électriques. En plus, le gouvernement du Venezuela, dans le cadre de l’accord Petro Caribe, autorisait le
gouvernement haïtien à utiliser plus de 80 millions de dollars à hauteur de trois millions de dollars par
mois pour financer des projets sociaux qu’Haïti devait au Venezuela.
Quelle ingratitude ! Quelle traitrise !
Selon le quotidien américain The Miami Herald, citant plusieurs sources, la mission des 26
anciens soldats colombiens visait la récupération de $53 millions US du domicile du président haytien.
Une telle somme serait un pot-de-vin versé au président Jovenel Moïse pour laisser passer de la drogue en
Hayti. Un autre quotidien américain The New York Times atteste que le meurtre du chef d’État haïtien
Jovenel Moïse dans la nuit du 7 juillet pourrait bien être lié à un vaste complot de trafiquants de cocaïne
et d’héroïne couverts par de hautes autorités locales.
Du même coup, ce dernier quotidien a signalé que le président Moïse voulait aussi démanteler le
réseau des politiciens et entrepreneurs impliqués dans le trafic de drogue. Il confia ce travail à quatre
hauts fonctionnaires chargés de rédiger le document leur donnant comme consigne de n’épargner
personne. La Drug Enforcement Agency (DEA) n’a-t-il pas une liste regroupant tous les trafiquants de
drogue en Hayti ? Ne serait-ce pas une excuse pour brouiller les pistes à cause de leur implication dans
l’assassinat crapuleux du président Moïse ?
Les financiers économiques et les commanditaires politiques haytiens ne sont pas les seuls à
vouloir envoyer le président de facto Moïse au cimetière, le gouvernement américain via le FBI, la CIA et
la DEA sont aussi impliqués. S’ils n’ont pas dégainé les 13 projectiles sur Moïse, ils ont donné leur
consentement pour l’assassiner. De quel droit, notre homme lige a osé voyager vers la Turquie pour
rencontrer le groupe de Shanghai dans une perspective de changer de paradigme géopolitique et
géostratégique pour Hayti ? Pour le futurologue Kerlens Tilus, le président haytien a porté un grand coup
à l’Occident. Il écrit : « JOVENEL MOÏSE est entré au pouvoir zéro comme inculpé et il est sorti héros »
ajoutant qu’« On n’a pas seulement tué Jovenel Moïse ; on a attaqué l’Office de la Présidence haïtienne
et c’est chiant ! »
L’écrivain Trouillot reconnait que malgré les méfaits commis par le président Moïse durant son
mandat controversé qu’« Il m’est interdit d’applaudir à la mort d’un homme…Il faut chercher ses
meurtriers. Je souhaite qu’ils soient retrouvés et condamnés. Comme doivent être condamnés les auteurs
des massacres et des assassinats politiques exécutés sous sa présidence ».
Toutefois, « La sortie de ce cycle infernal, a conclu M Trouillot depuis juillet 2021, passe par la
mise en place d’un gouvernement de transition travaillant au remembrement des institutions et pouvant
créer le climat nécessaire à la tenue de véritables élections. La tenue d’élections bidons sans
participation effective et non reconnues par l’ensemble des Haïtiens ne fera qu’enfoncer encore plus le
pays dans la violence et la crise institutionnelle ».
Malheureusement, ce dernier gouvernement de transition pour une rupture avec les mauvaises
pratiques du passé, deux ans après le déchiquètement du président Moïse, tarde encore à être constitué.
Les pays pyromanes (Canada, États-Unis, France) dûment responsables de cette crise mortifère joints aux
« élites indigentes et humainement déracinés » veulent à tout prix perpétuer le statu quo ante. Le docteur
en Relations Spirituelles Jean Chevalier Sanon nous rappelle que l’Occident, se retrouvant avec le bec
dans le sang, fera tout pour « garantir la légitimité des actions du Core Group à travers un gouvernement
fantoche issu d’une sélection électorale ». Et le Premier Ministre de facto Ariel Henry, jouissant d’un
support inconditionnel de « cette saloperie communauté internationale » avance à pas dе géant avec
l’agenda de ses patrons, les membres du CEP sont publiquement connus. Et il confirma récemment pour
tout le monde : « J’abandonnerai la Primature, sauf après les élections ».
« Dans le vodou, les morts cohabitent avec les vivants, l’invisible et le visible s’interpénètrent »
atteste le docteur Lewis A. Clorméus. Puisqu’on refuse de déchouquer le guignol Henry, et si on invoque
spirituellement feu Jovenel Moïse, encore président de la République d’Hayti, pour lui demander de
tordre le cou de tous les assassins qui ont écourté sa vie et de transférer constitutionnellement le pouvoir
politique entre ses mains à un homme ou à une femme, du dedans ou du dehors, qui montera une équipe
« de citoyennes et de citoyens dont les noms sont synonymes d’intégrité, de dignité, de responsabilité, de
compétence et de patriotisme pour ramener la paix, la justice sociale et la réconciliation dans le pays » ?
Qui sait, peut-être?
Francisque Jean-Charles