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COVID-19: La reprise économique mondiale ne s’étend pas aux pays les plus pauvres

((www.limitlesspost.com))

23 juillet 2021.-

La croissance mondiale s’envole à nouveau, un an seulement après que la pandémie ait déclenché la récession la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale.  Cette année sera probablement marquée par la plus forte reprise à l’issue d’une récession observée depuis 80 ans puisque le PIB mondial devrait croître de 5,6%.

Le taux de croissance des pays avancés atteindra probablement 5,4% – soit un niveau sans précédent depuis près de 50 ans – grâce à la rapidité des mesures de vaccination et au soutien exceptionnel apporté par les politiques budgétaires et monétaires depuis le début de la pandémie.

Le revenu par habitant retrouvera en 2022 le niveau qu’il avait avant cette dernière dans presque tous les pays avancés. Les dommages provoqués par la pandémie sont, à l’évidence, rapidement réparés dans certaines parties du monde.

Ce n’est toutefois pas le cas dans les 74 pays admissibles à emprunter à l’Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. Ces derniers sont les plus pauvres du monde, et comptent environ la moitié des habitants de la planète ayant moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. Pour eux, il n’existe aucun signe de « reprise » mondiale.

En 2021, leur taux de croissance sera le plus faible depuis 20 ans (abstraction faite de l’année 2020), ce qui aura pour effet d’éliminer des progrès accomplis dans le cadre de la lutte de la pauvreté des années durant. Pour eux, les dommages ne seront pas rapidement réparés.

En 2030, un quart de leurs habitants se trouveront toujours en dessous du seuil de pauvreté international.

La COVID-19 fait donc le plus de mal aux personnes – et dans les lieux – qui peuvent le moins faire face. Les taux de mortalité maternelle et infantile s’accroissent dans les pays IDA en raison de la réduction de l’accès à des services de santé et à la nourriture. Les conflits et l’instabilité aggravent encore les problèmes dans certains pays.

« Alors même que les nations les plus riches commencent à retrouver le chemin de la prospérité et un semblant de normalité, la pandémie continue de faire des ravages dans les pays les plus pauvres. »

Ces pays auront besoin d’une aide importante pour pouvoir sortir de la récession causée par la COVID-19. En 2020, la pandémie avait pratiquement stoppé la croissance économique des pays IDA et provoqué une contraction de 2,3% du revenu par habitant. 

Selon l’analyse de la Banque mondiale, la croissance de ces pays sera inférieure d’environ deux points de pourcentage par an en moyenne à celle des pays avancés de 2021 à 2023, ce qui ne fera que creuser l’écart déjà important entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres.

Des disparités importantes caractérisent également la riposte sanitaire à la COVID-9: le rythme des vaccinations est d’une lenteur alarmante en raison du manque d’approvisionnement, des problèmes de passation de marchés et du manque de financement.

En juillet, seulement trois doses de vaccins contre la COVID-19 pour cent personnes avaient été distribuées, soit moins d’un dixième de la proportion enregistrée dans les pays avancés.

Pour retrouver la voie de la convergence avec les pays plus riches, les pays IDA auront besoin de financements supplémentaires à hauteur de 376 milliards de dollars jusqu’en 2025 compris – qui viendront s’ajouter aux besoins de financement extérieur courants de 409 milliards de dollars.

Un grand nombre de ces pays sont déjà fortement endettés, et n’ont donc guère de possibilité d’emprunter. Étant donné les difficultés budgétaires auxquelles sont confrontés la plupart des pays du fait de la pandémie, l’aide publique au développement demeurera probablement stationnaire, et pourrait même diminuer. Dans ces circonstances, les pays IDA auront de plus en plus besoin de bénéficier d’un appui sous forme de dons et de prêts ne portant pas intérêt.

Il est donc nécessaire de procéder à une reconstitution précoce des ressources pour pouvoir fournir un appui à ces pays de juillet 2022 jusqu’à la fin de 2025. Cette période sera cruciale – que ce soit pour maîtriser la COVID-19 à titre permanent ou replacer les économies les plus pauvres sur une trajectoire qui leur permettra de surmonter les défis de développement les plus graves auxquels ils seront confrontés à long terme.

Il importera, dans une première étape, d’accélérer la fourniture de vaccins: les pays qui ont des doses excédentaires devraient en faire bénéficier les pays les plus pauvres, et les fabricants de vaccins devraient en priorité affecter les doses disponibles aux pays qui en ont le plus besoin. L’étape suivante consistera à formuler un ambitieux train de réformes – pour faciliter l’orientation de la main-d’œuvre et du capital vers des secteurs à forte croissance, réduire le coût des échanges et encourager des investissements – qui peuvent assurer une reprise verte, résiliente et inclusive.

donwatyb@limitlesspost.com

Source: Banque mondiale

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