Un pays ravagé par une crise qui dure déjà trop, Haïti devient la risée du monde à cause de l’incapacité des principaux acteurs politiques et de la société civile avares à se mettre ensemble pour défendre l’intérêt commun : la mère patrie. Cela fait des lustres que la première république noire indépendante du monde fait la queue en matière de développement, mais aussi se trouve en tête de liste en terme de corruption et de mauvaise gouvernance.
La nuit du 6 au 7 juillet 2021 restera gravée dans la mémoire de chaque haïtien, peu importe son appartenance sociale ou sensibilité politique, et religieuse. Jovenel Moise n’a pas survécu à un attentat perpétré dans sa résidence privée a Pétion-Ville.
Les réactions pleuvent depuis la tombée de la nouvelle de cet évènement malheureux, sur le plan national et international. Dns le camp des Etats-Unis, un autre son de cloche nettement différent par rapport à certains autres pays. « Après l’assassinat de Jovenel Moïse, le département d’Etat américain a appelé Haïti à maintenir les élections législatives et présidentielles prévues dans ce pays des Caraïbes pour le 26 septembre, avec un second tour le 21 novembre, lors d’un point presse, selon l’Agence France-Presse #AFP
Des élections comment et pour faire quoi pour le moment, dans une société déchiquetée ?
Demande à ce que les élections soient maintenues
Haïti, pays des Caraïbes et nation la plus pauvre du continent américain, est gangrené par l’insécurité et notamment les enlèvements contre rançon menés par des gangs jouissant d’une quasi-impunité. Le président Jovenel Moïse, accusé d’inaction face à la crise, était confronté à une vive défiance d’une bonne partie de la population civile.
Dans ce contexte faisant redouter un basculement vers le chaos généralisé, le Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis et l’Europe considèrent que la tenue d’élections législatives et présidentielle libres et transparentes, d’ici à la fin 2021, est prioritaire. Le département d’Etat américain a ainsi appelé, lors d’un point presse tenu mercredi, à maintenir les élections législatives et présidentielles, avec un second tour le 21 novembre.
« Les Etats-Unis continuent de considérer que les élections de cette année doivent être maintenues », a indiqué Ned Price, porte-parole de la diplomatie américaine, jugeant qu’un scrutin libre « favoriserait le transfert pacifique du pouvoir à un président nouvellement élu ».
Un pays gangrené par l’insécurité
Ariel Henry, septième premier ministre de Jovenel Moïse en quatre ans, est proche de l’opposition politique. Cependant, la plupart des partis politiques de l’opposition rejetaient sa nomination et continuaient d’exiger le départ du président.
M. Moïse lui avait fixé pour objectif de « former un gouvernement d’ouverture », de « résoudre le problème criant de l’insécurité » et d’œuvrer à « la réalisation des élections générales et du référendum ».
Ce référendum constitutionnel, d’abord prévu le 27 juin et reporté au 26 septembre, était voulu par le président mais largement contesté par l’opposition et jusque dans le camp présidentiel, car la procédure est accusée de ne pas respecter les dispositions de l’actuelle Constitution. Le texte de cette réforme constitutionnelle visant à renforcer l’exécutif est encore en cours de rédaction. Deux avant-projets déjà présentés proposaient de supprimer le Sénat et d’ouvrir la possibilité d’effectuer deux mandats présidentiels successifs.
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Source: Journal Le Monde avec AFP